Archives de Tag: solitude

PLS, RICHOUX Joanne

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PLS de Joanne Richoux. Actes sud junior, 2020. 13 €.

Sur le site de l’éditeur.

La page Wikipédia et le site de l’autrice.

Fonds du CDI.

Soirée déguisée. Sacha navigue chez lui entre sa sœur jumelle, la fille dont il est amoureux et ses amis. De pièce en pièce, il traîne sa mélancolie et noie ses démons dans les volutes de fumée et les vapeurs d’alcool. Jeux de regards, frottements des corps, plaisirs furtifs, assauts repoussés… Le temps s’égrène, se dilue. Lui avec. Bad trip ? Et si une lumière brillait quand même au bout de la nuit ? Un roman noir, au verbe vif et cru, qui sonde les solitudes adolescentes, les fêlures de chacun, mais fait aussi entendre l’urgence d’aimer et d’être aimé.

Un court roman qui attendait depuis un moment dans ma PAL. Après lecture, je serais plus à même de le recommander aux élèves car je trouve le résumé pas forcément parlant ni attirant. L’écriture et le ton sont incisifs, percutants, voir violents, comme le sont les sujets et les thématiques abordées. Au fur et à mesure de l’avancée de la soirée, on sent qu’un truc n’est pas clair mais je ne me doutais pas de la conclusion. Malgré les 93 pages, on a le temps de s’intéresser au personnage de Sacha même si l’explication de son mal-être actuel tient dans le dernier chapitre, car tous les autres chapitres et l’enchaînement des rencontres ou des interactions ne mènent qu’à cette question : pourquoi ? Un roman coup de poing.

Dopamine, BARD Patrick

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Dopamine de Patrick Bard. Syros, 2022. 16,95 €.

Sur le site de l’éditeur.

La page Wikipédia de l’auteur.

Fonds du CDI.

Février 2021 : le corps d’un jeune fille de quatorze ans est retrouvé dans la Marne. Ses meurtriers, identifiés très vite, sont deux camarades de classe. Une fille et un garçon qui ne semblent pas conscients de la gravité de leur acte et invoquent des mobiles inconsistants. Entre addiction aux écrans, haine déversée sur les réseaux sociaux, harcèlement et calomnie, le juge d’instruction chargé de l’affaire décide de décrypter coûte que coûte la mécanique de l’impensable.

Une fois ouvert, impossible de le refermer ! J’ai fini ce livre en deux moment sur deux jours seulement. Le fait-divers dont s’est inspiré l’auteur a eu lieu en 2021 mais je ne m’en souvenais que vaguement et de toute façon Patrick Bard précise que toute l’histoire autour du meurtre est tirée de son imagination. C’est glaçant car tout à fait plausible. Les mécanismes du harcèlement, de l’emballement, de l’effet groupe, associé à l’isolement lié au mal-être adolescent accentué ici par des situations familiales complexes. Saupoudré de confinement et d’addiction au téléphone portable et aux réseaux sociaux et on a un récit prenant dont on connaît l’issue tragique dès l’introduction (et le résumé) mais qui nous tient malgré tout en haleine. Et quand on le referme on ressent un sentiment d’incompréhension et on se retrouve désemparé face à des situations, sans être aussi extrêmes, qu’on sait que certains de nos élèves vivent. Mais je crois qu’il n’a jamais été emprunté au CDI encore et je pense que pour certains élèves, le lire pourrait les mettre face à leurs propres addictions et n’être pas forcément bien reçu… A voir.