Archives Mensuelles: octobre 2020

A la place du coeur, CATHRINE Arnaud

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A la place du coeur intégrale d’Arnaud Cathrine. Editions Robert Laffont, 2018. 25 €.

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Six jours dans la peau de Caumes, 17 ans, qui vit son premier amour. Six jours de janvier 2015 où la France bascule dans l’effroi.

Sont regroupés les 3 saisons préalablement parues en 3 tomes distincts. Nous suivons les amours, les peines et les révoltes de Caumes dans un premier temps autour du 7 janvier 2015 et les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, et dans un second temps autour du 13 novembre de la même année marquée par les attentats des terrasses et du bataclan. Année terrible pour la France ce qui est parfois un peu compliqué à revivre à-travers l’écriture vive et crue d’Arnaud Cathrine. Surtout dans une période perturbée par une pandémie et une recrudescence d’actes terroristes isolés… Mais la plongée dans la tête d’adolescents qui vivent ces événements très intensément en parallèle de leur vie « normale » était très prenante et je n’ai jamais eu envie d’arrêter ma lecture. Même si parfois les personnages me semblent un peu stéréotypés / caricaturaux (ils ne ressemblent pas aux adolescents que j’ai tous les jours en face de moi), ils savent malgré tout évolués. Les thèmes sociétaux abordés sont nombreux et du coup le roman est dense et pourrait paraître un peu insurmontable à certains lecteurs, même si l’aspect révolte peut leur parler.

Dora Bruder, MODIANO Patrick

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Dora Bruder de Patrick Modiano. Folio, 2007. 6,90 €.

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Fonds du CDI.

Dans une vieille édition de Paris-Soir, celle du 31 décembre 1941, le narrateur lit, par hasard, une petite annonce dans la rubrique « D’hier à aujourd’hui ». On y recherche une fugueuse âgée de quinze ans, Dora Bruder. Hier, c’est le temps du Paris occupé, de l’étoile jaune, des rafles et des internements ; aujourd’hui, ce sont les dernières années du XXe siècle, quand ce passé tragique taraude les vivants. Entre le 25 février 1926, jour de naissance de Dora, et le 13 août 1942, date de son internement au camp de Drancy, l’écrivain enquêteur recherche nous entraîne sur les traces de Dora Bruder, disparue pendant l’Occupation.

J’ai eu envie de lire ce roman en recevant la réédition dans une collection spéciale lycée. On est plus dans une enquête que dans un véritable roman et j’ai été un peu déçue par les allers-retours et les liens entre enquête dans le passé, dans le présent, dans la vie personnelle de l’auteur et les répétitions… Finalement l’enquête autour de Dora Bruder semble être pour l’auteur un prétexte à une visite de lieux parisiens connus, fréquentés ou non, et à une plongée dans le passé de son père.

Dures à cuire, LUKAT Till

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Dures à cuire. 50 femmes hors du commun qui ont marqué l’histoire de Till Lukat. Editions Cambourakis, 2016. 15 €.

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Emprunté à la Bibliothèque de la Cité de la BD d’Angoulême.

Quel est le point commun entre Marie Curie, Tina Turner et Lady Diana ? Saviez-vous que Ma Dalton avait vraiment existé ? Que la personne la plus recherchée par la Gestapo fut une femme ? Et que le premier sex-shop au monde fut ouvert… par une femme ? Pétillant et culotté, Dures à cuire nous invite à plonger dans les vies ordinaires ou atypiques de cinquante femmes, célèbres ou non, qui ont marqué l’Histoire.

Un format particulier avec une double page par personnalité présentée : un petit texte, 4 cases de BD et une illustration en page entière. Je ne connaissais pas certaines des femmes dont l’auteur parle mais du coup je suis un peu frustrée car la présentation est vraiment très succincte. J’ai préféré la façon de raconter des histoires similaires par Pénélope Bagieu dans Culottées.

Cher corps, BORDIER Léa

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Cher corps sous la coordination de Léa Bordier. Delcourt, 2019. 19,99 €.

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« Comment définirais-tu ton rapport au corps, aujourd’hui ? »

C’est avec une sincérité désarmante que 12 femmes, âgées de 15 à 77 ans, ont répondu à cette question en confiant leur histoire à 12 actrices de talent. Partez à a rencontre de Marie-Paule qui a milité pour la pilule dans les années 1970, Aurélie qui a surmonté son anorexie, Mai qui a noué un lien presque mystique avec son corps grâce à al maternité, mais aussi Blaise qui envoie valser les limites entre les genres, Emma qui s’engage contre les violences faites aux femmes, Camille qui raconte son handicap, Sophie qui a survécu au Bataclan, et bien d’autres encore…

De très beaux témoignages sur le rapport au corps et l’évolution qu’il peut subir, ce qui est un sujet auquel je suis personnellement sensible car en lutte avec mon propre regard sur le mien. Je connaissais le projet par les vidéos avant qu’il devienne une BD, même si je ne les avais pas toutes regardée. J’ai beaucoup aimé que différents styles de dessins soient présents. Une BD dans le mouvement body-positive.

La chaîne Youtube et les vidéos d’origine :

Mamas, SOHN Lili

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Mamas. Petit précis de reconstruction de l’instinct maternel de Lili Sohn. Casterman, 2019. 20 €.

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Le blog de l’auteure.

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« Petite j’étais persuadée qu’il fallait avoir des enfants. A 15 ans, je pensais que je serai mère à 20 ans, à 20 ans je pensais que ça serait vers 25 ans. Et puis j’ai rencontré des gens qui pensaient autrement et qui questionnaient la charge sociale de l’obligation de maternité. J’ai commencé à me demander si moi, j’en voulais vraiment. Ce que ça signifiait et pourquoi on le faisait ? J’étais très mitigée sur le sujet. Et puis un jour, à 29 ans, j’ai eu le cancer. En même temps que l’annonce de la maladie, on m’a prévenu que les traitements allaient probablement me rendre stérile. Là, tout d’un coup, ça a été comme si on m’ôtait un jouet et que tout ce que je voulais c’était ce jouet-là ! Quatre ans plus tard, me voilà enceinte. À travers ma propre maternité, je veux interroger le fameux instinct maternel, l’explorer du point de vue philosophique, culturel, historique ; mais aussi aborder les différents types de parentalité, à travers d’autres témoignages. En bref : c’est quoi l’instinct maternel ? Et est-ce qu’il existe vraiment ? »

J’ai acheté le très bien fait Vagin tonic de la l’auteure l’an dernier et celui-ci sur les recommandations d’une amie, elle-aussi professeure documentaliste en lycée. Avec son ton décalé, humoristique et en faisant appel à son expérience personnelle, Lili Sohn s’interroge cette fois sur l’instinct maternel, qui *spoiler alert* n’existe pas et explique comment il se construit, en reprenant faits culturels et historiques et concepts philosophiques. Une lecture intéressante et sûrement bénéfique pour beaucoup de femmes y compris jeunes mais qui donne envie de creuser certains aspects plus profondément.

Radium girls, CY

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Radium girls de Cy. Glénat, 2020. 22 €.

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Le compte Instagram de l’auteure.

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New Jersey, 1918. Edna Bolz entre comme ouvrière à l’United State Radium Corporation, une usine qui fournit l’armée en montres. Aux côtés de Katherine, Mollie, Albina, Quinta et les autres, elle va apprendre le métier qui consiste à peindre des cadrans à l’aide de la peinture Undark (une substance luminescente très précieuse et très chère) à un rythme constant. Mais bien que la charge de travail soit soutenue, l’ambiance à l’usine est assez bonne. Les filles s’entendent bien et sortent même ensemble le soir. Elles se surnomment les « Ghost Girls » : par jeu, elles se peignent les ongles, les dents ou le visage afin d’éblouir (littéralement) les autres une fois la nuit tombée. Mais elles ignorent que, derrière ses propriétés étonnantes, le Radium, cette substance qu’elles manipulent toute la journée et avec laquelle elles jouent, est en réalité mortelle. Et alors que certaines d’entre elles commencent à souffrir d’anémie, de fractures voire de tumeur, des voix s’élèvent pour comprendre. D’autres, pour étouffer l’affaire…

Une BD dont je n’ai lu que de bonnes critiques, et après lecture je ne suis pas déçue. Le dessin au crayon de couleur est très fin et très beau, l’histoire (que je ne connaissais pas avant) est révoltante et permet de faire revivre le combat de ces femmes, oublié depuis, pour une reconnaissance du danger de ce qu’elles faisaient et surtout du fait que leurs supérieurs ont essayé à tout prix de camoufler ce-même danger.

Une courte vidéo sur la vraie histoire derrière la BD :

Bride stories 12, MORI Kaoru

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Bride stories tome 12 de Kaoru Mort. Ki-oon, 2020. 

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Après avoir atteint Ankara, Smith s’apprête à rentrer en Angleterre. Sur le chemin du retour, il compte revoir toutes les familles qui l’ont accueilli durant son périple. Il arrive à Antalya en compagnie d’Ali, Nikolovski et la jeune veuve Talas, qu’il projette d’épouser.

Le nouveau tome, sorti en septembre (repoussé du printemps à cause de la crise sanitaire), dévoré dès qu’arrive au CDI (je m’en octrois toujours la primeur avant les élèves), avec toujours autant de bonheur. Les dessins sont toujours aussi beaux. On retrouve des personnages découverts dans les tomes précédents au fur et à mesure que Smith effectue le voyage du retour. Ce qui je suppose va bientôt sonner l’annonce de la fin de la série…

Meurtre mode d’emploi (à l’usage des jeunes filles), JACKSON Holly

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Meurtre mode d’emploi (à l’usage des jeunes filles) d’Holly Jackson. Casterman, 2019. 17,95 €.

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Il y a cinq ans, Sal Singh s’est accusé du meurtre de sa petite amie Andie Bell, avant de se donner la mort. La police est sûre que l’affaire est résolue. Toute la ville aussi. Sauf Pippa… La jeune fille réouvre alors enquête et déterre une à un des secrets compromettants au sujet d’Andie. La liste des suspects se rallonge. Mais à trop s’approcher de la vérité, Pippa alerte aussi le véritable meurtrier… se mettant elle-même en danger.

Un roman très prenant ! J’ai laissé de côté la petite voix dans ma tête qui disait « comment une ado peut-elle réussir où klaxonner police échoue ? » pour seulement me concentrer sur l’histoire, et me laisser absorber par elle, ce qui se fait rapidement. Les personnages sont bien dépeints et plutôt complexes, l’enquête avance de secrets en secrets et la fin nous surprend bien comme il faut. Bref un très bon moment de lecture.

Sanglant hiver / Dernier hiver, KNÚTSDÓTTIR Hildur

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Sanglant hiver et Dernier hiver d’Hildur Knutsdottir. Editions Thierry Magnier, 2017 et 2018. 15,90 €.

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Dernier jour avant les vacances d’hiver. La soirée à laquelle Bergljót rêve de se rendre depuis des semaines approche. Bragi, son frère, se prépare à passer la fin de semaine chez son meilleur ami, pendant que leurs parents ont prévu un week-end en amoureux dans leur chalet, à la campagne. Mais l’impensable se produit, et le pays entier est frappé par un mal foudroyant, alors que des monstres sanguinaires hantent les rues. Quand tout bascule, il n’y a plus qu’un mot d’ordre : survivre.

Une série en 2 tomes qui reprend le thème de la fin du monde, au cours de laquelle nous suivons une famille dans un petit pays isolé : l’Islande. J’avoue que c’est cette partie qui m’a attiré vers le titre et je trouve que situer l’histoire dans cette île encore sauvage et peu peuplée est intéressant. Cela ajoute à l’ambiance pesante, au danger et à l’isolement (surtout que l majorité de l’histoire se déroule en hiver donc avec une météo grise, froide et peu lumineuse). J’ai bien aimé l’évolution des personnages mais je reste un peu déçue par la fin, comme si l’auteure n’avait pas trop su comment terminer.