Archives de Tag: secret de famille

Le chant de nos filles, SPERA Deb

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Le chant de nos filles de Deb Spera. Pocket, 2021. 7,95 €.

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Fonds du CDI.

1924, Caroline du Sud. Alors que la région a vu ses plantations et son économie dévastées, Gertrude, mère de quatre enfants, doit prendre une décision terrible. Elle est prête à tout pour sauver ses filles de la famine et échapper à son mari violent. Retta, elle, navigue dans un monde difficile en tant qu’esclave affranchie employée par les Coles, autrefois propriétaires de sa famille. Enfin, Annie Coles, la matriarche, doit faire face à la sinistre vérité qui a déchiré les siens. Ces trois femmes n’ont apparemment rien en commun. Mais le destin va pourtant les unir, lorsque chacune décidera de faire face, à sa manière, pour que prennent fin les injustices…

J’ai l’art de choisir mes lectures… Pour les vacances comment se vider la tête avec une histoire chorale où le glauque se dessine peu à peu et où le secrets enfouis se font bientôt entendre. Du léger donc… Une histoire de femmes. Elles sont 3, à se débattre avec leurs problèmes, la violence de l’époque, les inégalités dues à leur sexe, leur couleur de peau ou leur statut et finalement à devoir interagir entre elles et se soutenir pour avancer et surtout préserver du monde dans lequel elles vivent les filles de l’une d’elle. La description qui est faite de l’époque et de la région ne font pas vraiment rêver, on est loin du rêve américain et du clinquant des années folles. C’est plutôt saleté, désespoir et misère à chaque page. Mais une très belle plume.

La Commode aux tiroirs de couleurs, RUIZ Olivia

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La commode aux tiroirs de couleurs d’Olivia Ruiz. Le livre de poche, 2020. 7,40 €.

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Acheté pour le CDI.

À la mort de Rita, surnommée « l’Abuela », sa petite-fille hérite de l’intrigante commode qui avait jadis nourri toute sa curiosité et son imagination enfantines. Le temps d’une nuit, ouvrant ses dix tiroirs, elle découvre les secrets qui ont scellé le destin de plusieurs générations de femmes, entre l’Espagne et la France, de la dictature franquiste à nos jours.

Le premier roman d’Olivia Ruiz que je découvre plus de 2 ans après sa première parution en l’achetant pour le CDI. J’ai beaucoup aimé me laisser emporter par les histoires de ces générations de femmes. Mais l’écriture est plutôt simple et parfois trop rapide. Certains événements historiques ou familiaux sont rapidement traités alors que d’autres sont plus détaillés, mais pas toujours ceux sur lesquels on aurait aimé s’attarder. La fin également est un peu rapide et l’épilogue bizarre sans réel lien avec le reste. Malgré cela une découverte plaisante et une lecture rapide.

L’aube sera grandiose, BONDOUX Anne-Laure

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L’aube sera grandiose d’Anne-Laure Bondoux. Gallimard, 2017. 14,90 €.

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Fonds du CDI.

Ce soir, Nine, seize ans, n’ira pas à la fête de son lycée. Titania, sa mère, en a décidé autrement. Elle embarque sa fille vers une destination inconnue, une cabane isolée, au bord d’un lac. Il est temps pour elle de lui révéler l’existence d’un passé soigneusement caché. Commence alors une nuit entière de révélations… Qui sont Octo, Orion et Rose-Aimé ? A qui appartient cette mystérieuse cabane ? Et ce vélo rouge, posé sous l’escalier ?

En voilà une lecture qui m’aura attendue longtemps. J’avais énormément aimé Les Larmes de l’assassin d’Anne-Laure Bondoux. Ici pas autant enthousiaste même si j’ai lu le roman en 3 soirs, finissant même assez tard pour avoir le fin mot de l’histoire (que finalement j’avais en partie deviné). La forme qui alterne entre l’histoire racontée et le présent casse parfois un peu le rythme. Comme Nine, on a envie de dire à sa mère « ne t’arrête pas, continue ! ». J’ai bien aimé les partages entre frères et soeur et les relations nouées avec certains personnages secondaires mais certains événements me semblent un peu gros, ou arriver à point nommé pour faire avancer le récit ou le servir un peu trop dans le sens « photographie de 50 années » (chute du mur de Berlin, élections de 81…). Mais un bon moment de lecture.

Comme un homme, HINCKEL Florence

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Comme un homme de Florence Hinckel. Nathan, 2020. Collection Court toujours. 8 €.

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Fonds du CDI.

« Il était parti dès qu’il avait su, mû par un instinct animal. Juste se protéger du froid, juste saisir la carabine de chasse au passage, et juste une pensée en tête : Je vais le tuer. »
Ethan rencontre par accident son grand-père dont il ignorait l’existence et découvre un terrible secret de famille…

Je vais bientôt avoir lu tous les titres de la collection Court toujours que j’ai au CDI (il doit m’en rester un ou deux) et j’aurais été déçue par très peu. Celui-ci est peut-être un petit peu en dessous des précédent car le format imposé par la collection (longueur très limitée) limite les développements de l’histoire. Cependant, ici en très peu de pages, Florence Hinckel nous fait complètement entrer dans le cercle familial d’Ethan et sa mère, le lien fort qui existe entre eux et les secrets aussi. A l’aide de flashbacks et de traumatismes esquissés, sous-entendus (j’ai beaucoup aimé le passage de la révélation) on comprend l’enjeu. Ce qui m’a le plus déplu est la partie dans la caverne, un peu surréaliste je trouve.

Bénie soit Sixtine, ADHEMAR Maylis

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Bénie soit Sixtine de Maylis Adhémar. Pocket, 2021. 7,70 €.

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Prêté par une copine.

Sixtine, jeune femme très pieuse, rencontre Pierre- Louis, en qui elle voit un époux idéal, partageant les mêmes valeurs qu’elle. Très vite, ils se marient dans le rite catholique traditionnel et emménagent à Nantes. Mais leur nuit de noces s’est révélée un calvaire, et l’arrivée prochaine d’un héritier, qui devrait être une bénédiction, s’annonce pour elle comme un chemin de croix. Jusqu’à ce qu’un événement tragique la pousse à ouvrir les yeux et à entrevoir une autre vérité.

J’avais vu passer pas mal de critiques positives de ce roman et ma libraire l’avait mis en coup de coeur en librairie mais comme je ne peux pas acheter ou lire tout ce qui me fait de l’oeil, c’était resté de côté, jusqu’à ce qu’une amie l’achète et me le prête. La lecture est facile, le style fluide, le milieu vraisemblablement bien décrit, l’auteure s’étant inspirée de sa propre famille. J’ai beaucoup aimé que Sixtine ne change pas du tout au tout, en abandonnant toutes ses croyances par exemple, même si je ne les partage pas du tout. Je trouve intéressantes les questions qu’elle se pose. Ce qui est en jeu ici c’est l’émancipation, trouver qui l’on est, une fois que les barrières et les cadres fixés par une éducation très rigides sont remis en question. Je trouve certaines ficelles un peu grosses mais j’ai bien aimé l’histoire entrecroisée avec les lettres.

Les Indésirables, HUGHES Kiku

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Les Indésirables de Kiku Hughes. Rue de Sèvres, 2021. 18 €.

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Kiku a 16 ans. Américano-japonaise, elle se sent déconnectée de son héritage japonais et en sait peu sur l’histoire de sa famille qui cultive le secret. Alors qu’elle est en vacances avec sa mère à San Francisco, elle se retrouve brusquement dans les années 1940, propulsée dans un des camps qui a fleuri sur le territoire américain au lendemain de Pearl Harbor. Parquée, Kiku partage le quotidien de sa jeune grand-mère et de 120 000 citoyens nippo-américains déchus de tous leurs droits civiques par leur propre gouvernement, car accusés d’être des ennemis de la nation…

Une BD très intéressante sur un sujet trop peu traité, à savoir l’enfermement dans des camps d’internement d’une grande partie de la population d’origine japonaise des Etats-Unis après l’attaque de Pearl Harbor. Sujet encore plus horrible quand on sait ce qu’il se passait de l’autre côté de l’Atlantique, même si les deux ne sont pas comparable. Mais il s’agissait malgré tout de mettre de côté toute une population à cause de leurs origines en les considérant d’office comme de possibles traîtres. Avec le côté fantastique du voyage dans le temps, l’auteure nous emporte avec elle dans le récit de sa famille, dont la mémoire est lacunaire, d’une façon prenante et par le bien d’un dessin épuré mais magnifique.

Le Monstre chez moi, GILES Amy

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Le Monstre chez moi d’Amy Giles. Nathan, 2020. 17,95 €.

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Lorsqu’un crash d’avion prend la vie de ses deux parents, les enquêteurs cherchent à savoir quel rôle a joué Hadley dans l’accident. Et pourquoi elle a tenté de se suicider quelques jours après le drame. Un thriller haletant sur une famille bien sous tous rapports et les secrets dissimulés dans l’intimité du foyer…

Un roman très prenant sur une histoire mystérieuse qui se déroule entre « avant » et « maintenant ». Les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place, les personnages se dévoilent à nous et les secrets commencent à nous étouffer comme ils étouffent Hadley. Et jusqu’aux dernières pages j’attendais la résolution du mystère de cet accident. Un roman que je prendrais plaisir à conseiller dès la rentrée.

La balade de l’enfant gris, BEAULIEU Baptiste

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La balade de l’enfant gris de Baptiste Beaulieu. Le livre de poche, 2018. 7,40 €.

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Le blog et le compte Twitter de l’auteur.

Acheté pour le CDI.

C’est l’histoire de Jo’, un jeune interne en pédiatrie à la personnalité fantasque, à qui tout sourit.
C’est l’histoire de No’, un garçon de sept ans, attachant et joueur, qui est atteint d’un mal incurable et ne comprend pas pourquoi sa maman ne vient pas le voir plus souvent à l’hôpital.
C’est l’histoire de Maria, une mère secrète, qui disparaît à l’autre bout du monde au lieu de rester au chevet de son fils.
Un matin survient un drame qui lie pour toujours le destin de ces trois êtres.

Et de 3. Troisième roman de Baptiste Beaulieu que je lis. Celui-ci rapidement après achat après avoir été chaudement encouragée par une élève qui l’a beaucoup aimé. Le sujet et la thématique du deuil est touchant abordé à-travers une aventure entre ce jeune médecin et le fantôme de son petit protégé. Les chapitres alternent, comme souvent chez l’auteur, entre les scènes à l’hôpital qui nous emmènent à « la Déchirure » et celles d’après quand Jo’ part à la recherche de la mère. Cela est parfois frustrant car Baptiste Beaulieu sait ménager ses effets et le suspens pour donner envie de continuer la lecture. J’ai été surprise par la révélation tout en trouvant que peut-être la fin était un peu rapide. Et tout en ayant beaucoup aimé, je n’ai pas été aussi émue que j’aurais pensé et j’ai préféré Toutes les histoires d’amour du monde.

Meurtre mode d’emploi (à l’usage des jeunes filles), JACKSON Holly

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Meurtre mode d’emploi (à l’usage des jeunes filles) d’Holly Jackson. Casterman, 2019. 17,95 €.

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Il y a cinq ans, Sal Singh s’est accusé du meurtre de sa petite amie Andie Bell, avant de se donner la mort. La police est sûre que l’affaire est résolue. Toute la ville aussi. Sauf Pippa… La jeune fille réouvre alors enquête et déterre une à un des secrets compromettants au sujet d’Andie. La liste des suspects se rallonge. Mais à trop s’approcher de la vérité, Pippa alerte aussi le véritable meurtrier… se mettant elle-même en danger.

Un roman très prenant ! J’ai laissé de côté la petite voix dans ma tête qui disait « comment une ado peut-elle réussir où klaxonner police échoue ? » pour seulement me concentrer sur l’histoire, et me laisser absorber par elle, ce qui se fait rapidement. Les personnages sont bien dépeints et plutôt complexes, l’enquête avance de secrets en secrets et la fin nous surprend bien comme il faut. Bref un très bon moment de lecture.

La Mémoire de l’arbre VALLES Tina

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La Mémoire de l’arbre de Tina Vallès. Editions Philippe Rey, 2019. 17 €.

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Sélection Prix Jean Monnet des Jeunes Européens 2020.

Joan et Caterina quittent Vilaverd, petit village catalan, pour s’installer chez la famille de leur fille à Barcelone. Jan, dix ans, pressent que l’arrivée de ses grands-parents n’augure rien de bon. Dorénavant, ce sera son grand-père qui ira le chercher à la sortie de l’école, accompagné du goûter – des instants complices, à admirer les arbres sur leur passage.
Le quotidien paisible et bien réglé du garçon est toutefois bientôt perturbé : des silences sans réponse s’installent et, sur le chemin de l’école, le jeu n’est plus à l’histoire des arbres mais à la mémorisation du nom des rues. Jusqu’au jour où le grand-père oublie le sacro-saint goûter. C’est alors qu’il se confie à son petit-fils…

Véritable coup de coeur lors de ma lecture, il était clair pour moi qu’il devait faire partie de la sélection. Une très belle histoire de relations familiales, de transmission, le tout écrit d’une façon fluide et simple à laquelle les élèves vont sûrement adhérer. On attend les premiers retours pour voir si nous avons eu raison.