Archives Mensuelles: août 2018

La Salle de bal, HOPE Anna

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La Salle de bal d’Anna Hope. Gallimard, 2017. 22€.

Sur le site de l’éditeur.

Sélection Prix des lycéennes du magazine ELLE 2017-18.

Grand Prix des lectrices de ELLE 2018.

Lors de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l’enfance. Si elle espère d’abord être rapidement libérée, elle finit par s’habituer à la routine de l’institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un « mélancolique irlandais ». Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris. À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.

Je continue à rattraper mon retard des lectures du prix de l’an passé, surtout que je vais lire le premier roman d’Anna Hope, Le Chagrin des vivants, dans le cadre d’un autre prix cette année (titre dans ma liste d’achat depuis sa sortie en poche d’ailleurs). Je n’ai donc pas encore d’éléments de comparaison mais j’ai beaucoup aimé La Salle de bal. Le sujet est original, je ne me souviens pas d’avoir déjà lu un roman se déroulant dans un asile, surtout au début du siècle. On se prend très vite d’affection pour les deux personnages principaux, Ella et John, alors que le docteur Fuller nous devient antipathique au fur et à mesure que le récit avance, ses idées me mettant personnellement mal à l’aise alors qu’il semblait beaucoup plus ouvert d’esprit au début.

Le reste de leur vie. DIDIERLAURENT Jean-Paul

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Le Reste de leur vie de Jean-Paul Didierlaurent. Folio, 2017. 7,25 €.

Sur le site de l’éditeur.

Acheté pour le CDI cette année.

« Ghislaine de Montfaucon était la reine des tricheuses. Devenue maîtresse dans l’art de créer des mots, elle inventait elle-même les définitions qui finissaient par devenir réelles à ses propres yeux, et à ses propres yeux seulement. Un grijak? Mais si voyons, un grijak est un ours primaire à la fourrure très drue qui fréquentait le nord du continent américain à l’ère glaciaire. » Mon premier maquille les gens de jour comme de nuit jusqu’au paradis et s’appelle Ambroise. Mon deuxième est la malicieuse Beth, grand-mère du premier. Mon troisième est une jolie auxiliaire de vie prénommée Manelle, dont mon quatrième, le vieux Samuel, est le patient favori (mais ne le dites surtout pas à Ghislaine, elle risquerait de se fâcher). Mon tout est un hymne à la vie.

Un ami m’avait offert Le liseur du 6h27 que j’avais adoré, c’est donc tout naturellement que j’ai acheté le second roman de l’auteur. Et voilà une vraie lecture plaisir même si certains sujets abordés ne sont pas évidents, mais ça reste toujours plus léger que Nous les filles de nulle part, fini la veille et La salle de bal toujours en cours de lecture… Encore une fois Jean-Paul Didierlaurent nous embarque dans une petite aventure un brin loufoque, et nous fait rencontrer des personnages attachants. Mention particulière pour Beth et ses dictons bien à elle : « Une bibliothèque sans livres, c’est moche comme une bouche sans dents et ça n’a pas plus de sens qu’un cimetière sans tombes ». Un seul petit bémol, la fin se devine assez facilement et donc il n’y a pas d’effet de surprise. Mais cela ne nuit pas au plaisir de la lecture (accompagnée de gourmandises si possible, un kouign-amann ou un far par exemple).

 

Nous les filles de nulle part, REED Amy

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Nous les filles de nulle part d’Amy Reed. Albin Michel, 2018. 19 €.

Sur le site de l’éditeur.

Acheté pour le CDI cette année.

Grace vient d’entrer au lycée de Prescott après avoir déménagé. Dans la chambre de sa nouvelle maison, elle découvre des mots griffés sur le mur : Aidez-moi. Tuez-moi, je suis déjà morte. Ces mots, c’est Lucy, qui les a tracés. Lucy, qui a accusé trois garçons de Prescott de l’avoir violée. Lucy, qui a été traitée de menteuse par le reste du lycée. Lucy, que la police n’a pas écoutée. Lucy, qui a fui la ville avec ses parents. Très vite, Grace comprend que cette violence s’exerce à tous les niveaux dans la ville de Prescott : quand les joueurs de l’équipe de foot notent le physique des filles qui passent devant eux ; quand son amie Rosina doit éviter les avances des clients du restaurant où elle travaille ; et surtout sur le blog du moment, « Les vrais mecs de Prescott » dont la ligne éditoriale consiste principalement à considérer les femmes comme des objets. Grace, Erin et Rosina sont décidées à agir, mais elles ne peuvent le faire seules.

Voilà un roman dont j’avais lu beaucoup de bien avant de l’acheter et qui ne m’a pas déçu après lecture. A partir d’un sujet très actuel, le harcèlement sexuel et la culture du viol, Amy Reed aborde la question de la lutte et de la dénonciation de ces faits. Les trois héroïnes ont des caractères très intéressants et leurs points de vue est central mais à de très nombreuses reprises, l’auteure fait entendre les voix des autres jeunes filles / femmes de leur entourage, à travers des anecdotes ou des événements, parfois même sans les nommer, ce qui donne l’impression d’une masse, d’une foule, quasi toute dirigée vers un même but. Certains personnages, féminins et masculins, sont peut-être un peu caricaturaux, typiques de l’image du lycée américain très catégorisé que nous avons, image largement diffusée dans les films / séries / romans, dont j’ignore finalement si elle est véritablement comme ça.

Le roman aborde aussi la sexualité des adolescents, sous diverses formes et assez crûment parfois, question bien entendue très liée à la précédente. L’absence relative de tabous donne un côté très réel à l’histoire, on imagine très bien ces jeunes gens, on pourrait tout à fait les retrouver dans nos lycées à nous.

Enfin pour ce qui est du point central, la lutte contre la culture du viol et le harcèlement sexuel, le roman ne prétend pas apporter de solutions même si l’importance de la parole est très largement soulignée. Mais en soulevant la question cela permet de se rendre compte que cela peut se nicher dans le moindre petit commentaire ou geste et qu’il s’agit finalement de ne rien laisser passer, même ce qui pourrait sembler anodin. Une liste de ressources d’organismes d’aide est disponible à la fin.

En attendant Bojangles, BOURDEAUT Olivier

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En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut. Folio, 2017. 6,60€.

Sur le site de l’éditeur.

Acheté pour le CDI cette année.

Devant leur petit garçon, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir et la fantaisie. Celle qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible. Elle les entraîne dans un tourbillon de poésie pour que la fête continue, coûte que coûte. L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

J’ai beaucoup entendu parler de ce roman depuis sa sortie, y compris par des collègues. J’ai acheté la version de poche pour le CDI mais n’avait pas encore eu le temps de le lire. En plus une collègue m’avait spolié la fin ce qui gâche le plaisir… Profitant de l’été je viens de le lire très rapidement. La narration est alternée entre l’enfant qui parle de ses parents, de ce qu’il voit mais ne comprend pas forcément, et le père qui écrit très poétiquement sur sa femme. C’est léger, pétillant et festif, amis aussi triste car on sent tout ce qui se cache derrière cette folie enchantée et on sent venir le dénouement (après je ne sais pas si c’est parce que je le connaissais déjà…). Ça reste une lecture agréablement loufoque mais je suis malgré tout un peu déçue, restée sur ma faim.

Outlander 4, GABALDON Diana

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Outlander tome 4, Les Tambours de l’automne de Diana Gabaldon. J’ai lu, 2017. 16€.

Sur le site de l’éditeur.

Le site de l’auteure.

Bibliothèque personnelle

Critiques des tomes 1, 2 et 3.

Pour fuir l’oppression anglaise, Claire et Jamie embarquent pour le Nouveau Monde, où ils espèrent enfin trouver la paix. Toutefois, lorsqu’ils échouent sur les rivages de Caroline du Nord en 1767, l’Amérique est à l’aube de son Indépendance : tandis que la révolution se prépare, les deux amants vont une fois de plus être emportés par le tourbillon de l’Histoire. Restée en sécurité dans le XXème siècle, leur fille Brianna cherche à percer le secret de sa naissance. Quand elle découvre qu’un sort tragique guette ses parents, elle met tout en œuvre pour les rejoindre dans le passé… avant que les portes du temps ne se referment sur eux.

Et voilà, traditionnelle lecture estivale depuis maintenant 2 ans et prélude à la sortie de la prochaine saison, j’ai passé avec un grand plaisir une partie de mon été avec Claire et Jamie. L’histoire est toujours aussi riches en péripéties, rebondissements, on retrouve avec plaisir les personnages dans de nouveaux décors et on rencontre de nouveaux protagonistes plus ou moins sympathiques. Nous voilà maintenant dans les colonies peu avant la révolution d’indépendance américaine pour découvrir la vie des colons. J’ai toujours autant apprécié ma lecture et j’ai hâte de découvrir la mise en image avec la nouvelle saison, même si j’ai comme à chaque fois peur des coupes obligatoires qu’il va y avoir, ce tome étant encore plus dense que les précédents. Mais je ne doute pas que l’esprit sera conservé. Pour cause de voyage je ne pourrais lire la suite l’été prochain, je vais devoir en avancer l’achat et la lecture :-).