Archives Mensuelles: juillet 2020

Moon Brothers, CROSSAN Sarah

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Moon Brothers de Sarah Crossan. Rageot, 2019. 15,90 €.

Sur le site de l’éditeur.

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Acheté pour le CDI.

Joe Moon a dix-sept ans. Il vient de quitter New York pour aller vivre un temps au Texas. Son frère aîné, Ed, est en prison là-bas. Jugé coupable du meurtre d’un policier, il attend son exécution dans le couloir de la mort. Or, la date approche. Alors Joe veut être là, aider son frère à affronter ces dernières semaines. Car sinon, Ed sera tout seul. Mais voilà qu’un nouvel avocat reprend la défense du condamné… et il a l’air d’y croire. Joe osera-t-il espérer encore ?

Un nouveau roman en vers, de l’auteure d’Inséparables, toujours traduit par Clémentine Beauvais. Une lecture rapide, notamment à cause du format, mais encore un sujet fort prenant aux tripes : le fonctionnement du système judiciaire des Etats-Unis et notamment la question de la peine de mort. Alors que Joe se rend au Texas deux mois avant la date fatidique, l’histoire se déroule avec des flash-back de leur enfance avant et après le crime dont est accusé Ed, en parallèle du moment présent et des échanges entre les deux frères. On visualise assez bien cette Amérique profonde, minée par les inégalités (celles de la vie quotidienne qui se retrouve dans l’accès à une défense juste et équitable) et la pauvreté. On se retrouve souvent la gorge serrée par les retrouvailles entre les deux frères après 10 ans et au fur et à mesure que le temps avance, par la révolte. Une très belle lecture, toujours servie par une belle traduction. Le nouveau roman de Sarah Crossan est sorti en juin en français : achat prévu en septembre.

La cerise sur la gâteau, VALOGNES Aurélie

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La Cerise sur le gâteau d’Aurélie Valognes. Le livre de poche, 2020. 8,70€.

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Le site de l’auteure.

Acheté pour le CDI.

La vie est mal faite : à trente-cinq ans, on n’a le temps de rien ; à soixante-cinq ans, on a du temps, mais encore faut-il savoir quoi en faire… Bernard et Brigitte en savent quelque chose. Depuis qu’elle a cessé de travailler, Brigitte profite de sa liberté retrouvée et s’investit dans son rôle de grand-mère. Pour elle, ce n’est que du bonheur. Jusqu’au drame : la retraite de son mari. Car, pour Bernard, troquer ses costumes contre des pantoufles, hors de question ! Ajoutez à cela des enfants au bord de la crise de nerfs, des petits-enfants infatigables, et des voisins insupportables…

Acheté au format poche pour le CDI lors de ma dernière commande au mois de mai (qui me servira à proposer des nouveautés dès la rentrée de septembre), j’ai beaucoup aimé ce nouvel Aurélie Valognes. Je suis loin d’être concernée par la question de la retraite et de tout ce temps à trouver comment employer, mais je l’ai vu autour de moi. Le personnage de Bernard est plutôt antipathique, surtout au début du roman, mais on apprécie de suivre son évolution et son acceptation de sa « nouvelle » vie.  Je me suis retrouvée dans certains de ses échecs dans son projet « zéro plastique » et dans sa propension à voir des imbéciles partout alors qu’on fait attention soi-même à sa consommation. On retrouve encore quelques facilités scénaristiques mais elles passent, surtout dans ce genre de roman « feel-good » où finalement le but est de faire sourire et de passer un bon moment. Et ce contrat-là est complètement réussi.

Orphelins 88, COHEN-SCALI Sarah

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Orphelins 88 de Sarah Cohen-Scali. Editions Robert Laffont, 2018. 15,95 €.

Sur le site de l’éditeur.

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Fonds du CDI

Munich, juillet 1945. Un garçon erre parmi les décombres… Qui est-il ? Quel âge a-t-il ? D’où vient-il ? Il n’en sait rien. Il a oublié jusqu’à son nom. Les Alliés le baptisent « Josh » et l’envoient dans un orphelinat où Ida, directrice dévouée, et Wally, jeune soldat noir américain en butte au racisme de ses supérieurs, vont l’aider à lever le voile de son amnésie. Dans une Europe libérée mais toujours à feu et à sang, Josh et les nombreux autres orphelins de la guerre devront panser leurs blessures tout en empruntant le douloureux chemin des migrants. Si ces adolescents sont des survivants, ils sont avant tout vivants, animés d’un espoir farouche et d’une intense rage de vivre.

A sa sortie, j’avais lu Max de Sarah Cohen-Scali sur un pan de la Seconde Guerre Mondiale assez peu abordé : les Lebensborn destinés à « produire » des Aryens « purs ». Par sa narration, le roman était perturbant mais très intéressant. Ici, on renoue avec en quelque sorte la suite pour traiter d’un autre sujet peu habituel : l’après guerre et le sort des prisonniers libérés et principalement des enfants, qu’ils soient orphelins, rescapés des camps, enlevés… On suit donc Josh dans son enquête pour reconstruire sa mémoire, retrouver qui il a été mais aussi en construisant qui il sera. La question se pose en effet pour des milliers d’orphelins de guerre dans une Europe loin d’être apaisée alors que les pogroms se poursuivent en Pologne notamment et que les vainqueurs plongent dans une autre sorte de guerre. Le roman est souvent dur, dans les diverses descriptions des souffrances vécues par ses enfants, tirées de faits réels, et on a malgré tout du mal à imaginer ce que ça a pu être d’essayer de les faire renouer avec leur vie d’enfant, eux traumatisés à vie. Les retours que j’ai déjà eu d’élèves sont plutôt positifs.

Love, Simon, ALBERTALLI Becky

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Love, Simon de Becky Albertalli. Hachette, 2017. 17€.

Premièrement paru sous le titre Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens.

Sur le site de l’éditeur.

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Moi, c’est Simon. Simon Spier. Je vis dans une petite ville en banlieue d’Atlanta. J’ai deux sœurs, un chien, et les trois meilleurs amis du monde. Je suis fan d’Harry Potter, j’ai une passion profonde pour les Oréo, je fais du théâtre. Et je suis raide dingue de Blue. Blue est un garçon que j’ai rencontré sur le Tumblr du lycée. Je le croise peut-être tous les jours, mais je ne sais pas qui c’est. On se dit tout, sauf notre nom. À part Blue, personne ne sait que je suis gay.

Après en avoir entendu parler, vu la bande-annonce et eu de bons échos (tant pour le livre que le film), j’ai enfin pris le temps de lire ce carton de la littérature ado. J’ai beaucoup apprécié le livre et le fait que les chapitres alternent entre récit et échanges de mails. Le sujet est bien abordé et dans l’ensemble les personnages plutôt bien traités, même si l’on n’évite pas les « clichés » du roman / film ado américains (les joueurs de foot, le geek, les cheerleaders…). L’ensemble est plutôt bien construit et intéressant. Mais après avoir jeté un oeil au film, je ne le regarderais pas car en peu de temps j’ai déjà repéré trop de différences pour pouvoir l’apprécier si proche de la lecture.

La Petite Mort 4, MOURIER Davy

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La Petite Mort tome 4 de Davy Mourier. Delcourt, 2019. 15,50 €.

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Acheté pour le CDI.

Petite Mort file le parfait amour avec Maman Mort. Certes ils sont âgés mais ils ont enfin accompli le rêve de Petite Mort : devenir fleuriste. Mais est-ce que la vie est belle pour autant ?

Et voilà le dernier (?) tome des aventures de La Petite Mort après deux tomes « parenthèses ». J’ai moins adhéré à l’humour dans son ensemble (quelques répétitions) même si certaines planches valent vraiment le coup et qu’il y a des nouveautés (les romans-photos). Du coup je trouve que ça peut être une bonne idée de terminer la collection sur ce tome. Ça m’a redonné envie de lire le premier tome, le meilleur pour moi.

Les critiques des tomes 1 et 2.

Dix jours avant la fin du monde, FARGETTON Manon

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Dix jours avant la fin du monde de Manon Fargetton. Gallimard, 2018. 19 €.

Sur le site de l’éditeur.

Le compte Facebook de l’auteure.

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Ce document a été créé et certifié chez IGS-CP, Charente (16)

Deux lignes d’explosions ravagent la Terre. Nul n’en connaît l’origine mais quand elles se rejoindront au large de notre côte atlantique, le monde sera détruit. Sur les routes encombrées de fugitifs qui tentent en vain d’échapper au cataclysme, six hommes et femmes sont réunis par le destin. Ensemble, ils ont dix jours à vivre avant la fin du monde…

Après le confinement, l’été va être la deuxième période de rattrapage de lectures du CDI de l’année et vu la pile qui m’attend c’est nécessaire. Ce roman-ci acheté l’an dernier en fait partie et j’ai bien aimé la structure sous forme de compte à rebours et la façon dont sont introduits les personnages ainsi que les liens entre certains d’entre eux. Je suis plus dubitative sur les « facilités » de leurs rencontres et même si la situation autour d’eux est décrite comme incontrôlable et catastrophique, ils semblent plutôt au calme dans leur cocon…

*Spoiler alert*

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Corps à coeur, coeur à corps, CASTOR Léa

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Corps à coeur, coeur à corps de Léa Castor. Editions lapin, 2019. 20 €.

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Acheté pour le CDI.

Corps à coeur Coeur à Corps est un recueil de témoignages illustrés, mettant en avant des personnes qui ont décidé de porter un regard positif sur leurs physiques. Pour ne plus se croire seul-es face à ses complexes, ce livre ouvre une porte sur l’intimité de plusieurs jeunes adultes pour se rendre compte que l’intime est universel et que briser le silence aide non seulement la personne qui témoigne, mais également son lectorat. Le corps, dans ce qu’il a de plus faillible et vulnérable, se dévoile. Et c’est salutaire.

Une BD d’un format particulier qui regroupe plusieurs témoignages publiés une première fois sur le site Madmoizelle sur la thématique du bodypositive et de l’acceptation de son corps et de ses complexes. Chaque courte BD est accompagnée d’un « retour sur l’expérience » dans lequel le témoin revient sur sa démarche et sa réaction face à son corps dessiné. Les dessins sont beaux et la variété des témoignages peut permettre à de nombreuses personnes de se retrouver dans ceux-ci.

Ciao Bianca, VILLEMINOT Vincent

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Ciao Bianca de Vincent VIlleminot. Fleurus, 2019. 13,90 €.

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Cela fait trois ans que Matthieu n’a pas vu sa famille, depuis qu’il a claqué la porte de la maison, le jour de ses 18 ans. Il n’a pas répondu aux appels de sa mère, a évité de donner des nouvelles. Mais le jour où il apprend qu’elle vient de mourir, un cancer foudroyant, il ne peut faire autrement que d’aller à l’enterrement… Enfin, l’enterrement… Ce n’est pas vraiment ça… juste une cérémonie… Parce que Bianca Fois a prévu d’être inhumée en Sardaigne, dans le caveau familial. D’ailleurs, elle a déjà tout organisé : c’est Matthieu qui doit aller là-bas, pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Seul avec son frère et sa sœur, des jumeaux de 11 ans, Gavi et Lena, qu’il ne connaît plus trop. Matthieu suppose d’ailleurs qu’il a beaucoup à se faire pardonner d’eux.

Un roman sur les liens familiaux et comment ils peuvent se défaire et se refaire au gré des événements. J’ai beaucoup aimé les aventure de Mathieu, Gavi et Lena. Ne connaissant pas du tout la Sardaigne j’en ai découvert les paysages plutôt désolés, les plages idylliques et les coutumes particulières. On se prend d’affection pour cette fratrie réunie par un drame, dans cette aventure qu’ils n’ont pas choisie ni préparée. Un roman très différent des précédents que j’avais lu de Vincent Villeminot, beaucoup plus ancrée dans le « réel » et très agréable à lire.