Archives Mensuelles: septembre 2018

Les Filles de Roanoke, ENGEL Amy

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Les Filles de Roanoke d’Amy Engel. Editions Autrement, 2017. 22€.

Sur le site de l’éditeur.

Acheté pour le CDI cette année.

Dans cette petite ville du Kansas, tout le monde envie les filles Roanoke. Elles sont belles, jeunes et riches. Elles vivent avec leurs grands-parents dans le domaine familial, au milieu des champs de blé. Leur vie semble douce. Mais il y a quelque chose de pourri au royaume des Roanoke. Camilla, Penelope, Eleanor, toutes les filles de la lignée ont connu des fins tragiques. Quand sa cousine Allegra disparaît à son tour, Lane se lance à sa recherche, quitte à  déterrer les plus noirs des secrets de famille.

Après The book of Ivy et The revolution of Ivy de l’auteure, voilà un livre très différent. Le lecteur est projeté aux Etats-Unis entre aujourd’hui et il y a une dizaine d’années dans le Kansas assez reculé pour découvrir une famille particulière. Les chapitres alternent entre aujourd’hui, avant et régulièrement une double page maximum raconte le destin d’une des filles Roanoke. Le roman commence lorsque Lane revient dans cette maison où elle a vécu 2 mois à l’âge de 16 ans après le suicide de sa mère pour enquêter sur la disparition de sa cousine Allegra qui elle y a toujours vécu. On sent très vite que quelque chose cloche dans cette maison, dans cette famille, que le poids du silence cache un lourd secret. Plus on avance dans l’intrigue plus l’histoire devient glauque et sordide. L’ambiance est assez pesante, les personnages ont vite tous l’air suspects voir très dérangés. Un roman pesant mais dont on a hâte de poursuivre la lecture pour avoir le fin mot de l’histoire. Haletant !

Inséparables, CROSSAN Sarah

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Inséparables de Sarah Crossan. Rageot, 2017.

Sur le site de l’éditeur.

Acheté cette année pour le CDI.

Grace et Tippi. Tippi et Grace. Deux sœurs siamoises, deux ados inséparables, entrent au lycée pour la première fois. Comme toujours, elles se soutiennent face à l’intolérance, la peur, la pitié. Et, envers et contre tout, elles vivent ! Mais lorsque Grace tombe amoureuse, son monde vacille. Pourra-t-elle jamais avoir une vie qui n’appartienne qu’à elle ?

Deuxième roman en vers que je lis, après Songe à la douceur de Clémentine Beauvais qui est ici la traductrice, sur un sujet très différent sur lequel je n’avais jamais rien lu : les jumeaux siamois. Le texte se lit du coup très rapidement et l’écriture est fluide. L’histoire est touchante, racontée par Grace, la soeur a la personnalité la plus calme et pose de nombreuses questions autour de l’identité. Les personnages secondaires sont plutôt bien dessinés aussi, tous touchés différemment par les difficultés, liées ou non, à la condition des jumelles. La fin, bien qu’empreinte de certains clichés, est émouvante.

Dans la combi de Thomas Pesquet, MONTAIGNE Marion

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Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne. Dargaud, 2017. 22,50 €.

Sur le site de l’éditeur.

Acheté pour le CDI cette année.

Le 2 juin 2017, le Français Thomas Pesquet, 38 ans, astronaute, rentrait sur Terre après avoir passé 6 mois dans la Station spatiale internationale. La réalisation d’un rêve d’enfant pour ce type hors-norme qui après avoir été sélectionné parmi 8413 candidats, suivit une formation intense pendant 7 ans, entre Cologne, Moscou, Houston et Baïkonour… Dans cette bande dessinée de reportage, Marion Montaigne raconte avec humour – sa marque de fabrique – le parcours de ce héros depuis sa sélection, puis sa formation jusqu’à sa mission dans l’ISS et son retour sur Terre.

Marion Montaigne poursuit dans la vulgarisation scientifique avec humour en s’intéressant maintenant à Thomas Pesquet et avec lui la formation d’astronaute, qui m’était personnellement totalement inconnue, m’intéressant très peu aux vols spatiaux et compagnie… Je ne suis pas sûre d’avoir tout retenu mais d’avoir tout l’historique qui précède un vol est très intéressant, ainsi que l’après, ce qui se passe une fois revenu sur Terre et notamment l’impact sur le corps.

 

Feuilleter la BD.

Preuves d’amour, GARDNER Lisa

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Preuves d’amour de Lisa Gardner. Le livre de poche, 2015. 7,90 €.

Sur le site de l’éditeur.

Le site de l’auteure.

Prêté par une élève.

Tessa Leoni, officier de police respecté, a abattu son mari en lui tirant trois balles dans le corps avec son arme de service. Elle ne supportait plus la violence de ce dernier. C’est la version qu’elle donne à l’inspectrice D.D. Warren lorsque celle-ci arrive sur les lieux. Mais, si les bleus sur le visage de la jeune femme sont irréfutables, il y a une chose que D.D. Warren ne s’explique pas : sa petite fille de six ans a disparu, et Tessa reste évasive à ce sujet. Que cherche-t-elle à cacher ? Les deux femmes vont s’affronter pour une même cause : la survie de l’enfant.

Je lis très peu de thriller. Celui-ci, présenté par une élève lors du Café Livres, a éveillé ma curiosité et semblait assez « soft » pour débuter. Certes pas de scènes sanglantes insoutenables mais une justesse dans la description des blessures, de l’autopsie ou des démarches qui rendent le tout très intéressant. L’histoire est très prenante et même si je ne connaissais pas le personnage récurrent de D.D. Warren, on saisit les failles derrière la façade. UN bon moment de lecture, qui m’a donné envie de remonter aux romans précédents et à l’introduction de ce personnage complexe.

Espace lointain, MELNIK Jaroslav

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Espace lointain de Yaroslav Melnik. Editions Agullo, 2017. 21,50 €.

Sur le site de l’éditeur.

Sélection du prix Jean Monnet des lycéens 2018.

À Mégapolis, ville-monde peuplée d’aveugles, seul « l’espace proche » existe. Les habitants se déplacent grâce aux multiples capteurs électro-acoustiques qui jalonnent l’espace, et dont ils sont entièrement dépendants. Un beau jour, Gabr recouvre la vue. Il découvre avec répulsion l’aspect sordide de la cité : un enchevêtrement de métal où déambulent des êtres en haillons. Terrifié par ce qu’il prend pour des hallucinations, il se rend au ministère du Contrôle où on lui diagnostique une psychose des « espaces lointains » avant de lui promettre de le guérir. Mais Gabr est saisi par le doute : et si ce qu’il percevait n’étaient pas des hallucinations, mais bien la réalité ? Et si ses yeux n’étaient pas un organe secondaire, mais un organe sensoriel soudain réveillé ? Sa rencontre avec Oks, un ex- voyant dont le ministère a détruit la vue, devenu chef d’un groupe révolutionnaire qui veut détruire Mégapolis, va confirmer les intuitions de Gabr et bouleverser sa vie.

Un environnement dystopique et inhabituel avec un postulat de départ original, l’aveuglement de toute la population. Le roman est composé de différents types de documents (articles, journal intime, déclaration…) en plus de la narration classique, ce qui peut dérouter au début mais finit par apporter de la matière et plusieurs points de vue tout en permettant d’avancer dans l’histoire. Les personnages sont intéressants et certains très ambigus.Enfin le fond philosophique, très présent derrière l’histoire, peut permettre au lecteur de se poser des questions sur le fonctionnement de notre société et la notion de liberté par exemple.

Un certain M. Piekielny, DESERABLE François-Henri

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Un certain M. Piekielny de François-Henri Désérable. Gallimard, 2017. 19,50 €.

Sur le site de l’éditeur.

Sélection du prix Jean Monnet des lycéens 2018.

« »Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny… » Quand il fit la promesse à ce M. Piekielny, son voisin, qui ressemblait à « une souris triste », Roman Kacew était enfant. Devenu adulte, résistant, diplomate, écrivain sous le nom de Romain Gary, il s’en est toujours acquitté : « Des estrades de l’ONU à l’Ambassade de Londres, du Palais Fédéral de Berne à l’Élysée, devant Charles de Gaulle et Vichinsky, devant les hauts dignitaires et les bâtisseurs pour mille ans, je n’ai jamais manqué de mentionner l’existence du petit homme », raconte-t-il dans La promesse de l’aube, son autobiographie romancée. Un jour de mai, des hasards m’ont jeté devant le n° 16 de la rue Grande-Pohulanka. J’ai décidé, ce jour-là, de partir à la recherche d’un certain M. Piekielny.»

J’ai lu Evariste le précédent (et deuxième roman) de François-Henri Désérable, en début d’année dans le cadre du prix Folio et je l’avais beaucoup aimé. J’étais donc impatiente de lire celui-ci et je n’ai pas été déçue même si j’ai un peu moins aimé. N’ayant jamais lu La Promesse de l’aube j’avais peur de ne pas avoir certaines références mais avec le film sorti cette année j’ai comblé quelques lacunes et finalement pas forcément besoin d’avoir lu le premier pour apprécier ce M. Piekielny. Ce qui me rassure aussi par-rapport aux élèves participant au prix. Il s’agit d’une enquête littéraire naviguant entre passé et présent, recherches et suppositions, sur les traces à la fois de M. Piekielny et aussi sur celles de Romain Gary (à travers vérité et mensonges). On apprend aussi pas mal de choses sur F.H. Désérable au passage. Un roman très agréable à lire, dont j’ai hâte de discuter avec les élèves.