Archives de Tag: société

Femme Vie Liberté, SATRAPI Marjane

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Femme Vie Liberté sous la direction de Marjane Satrapi. L’Iconoclaste, 2023. 32 €.

Sur le site de l’éditeur.

La page Wikipédia de Marjane Satrapi.

Acheté pour le CDI.

Le 16 septembre 2022, en Iran, Mahsa Amini succombe aux coups de la police des mœurs parce qu’elle n’avait pas « bien » porté son voile. Son décès soulève une vague de protestations dans l’ensemble du pays, qui se transforme en un mouvement féministe sans précédent.
Marjane Satrapi a réuni 3 spécialistes : Farid Vahid, politologue, Jean-Pierre Perrin, grand reporter, Abbas Milani, historien, et 17 des plus grands talents de la bande dessinée pour raconter cet événement majeur pour l’Iran, et pour nous toutes et nous tous.

Arrivée juste avant mon départ j’ai pu avoir l’exclusivité de ce roman graphique avant même de le cataloguer et quel coup de poing ! Il est divisé en 3 parties avec à chaque fois des introductions documentées puis des BD plus ou moins longues sur divers sujets qui abordent un ou des aspects du pays, ses traditions, son histoire ou la révolution qui dure depuis maintenant plus d’1 an. Chaque illustrateur apporte son style graphique à l’histoire qu’il ou elle met en images donc forcément notre sensibilité nous fait apprécier davantage certains que d’autres mais la somme est très intéressante par sa richesse. J’espère que les élèves prendront autant de plaisir que moi à le lire pour en apprendre davantage sur l’Iran et le régime actuel contre lequel se bat la jeunesse.

Bad girls, MATHIEU Jennifer

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Bad girls de Jennifer Mathieu. Milan, 2023. 15,90 €.

Sur le site de l’éditeur.

Acheté pour le CDI.

1964, Houston, Texas.

Evie et ses amies sont des « bad girls » et fières de l’être ! Trop bruyantes, trop maquillées… infréquentables ! Leurs ennemis ? Les filles et fils de la haute, qu’elles évitent à tout prix. Jusqu’au jour où Evie croise la route de Diane. Diane, qui est l’incarnation même de la jeune fille de bonne famille. Diane, qui tue un homme pour sauver Evie.

J’avais déjà lu Moxie, aussi dans le fonds du CDI de l’autrice, que j’avais bien aimé. J’ai acheté celui-ci par le résumé qui m’a semblé changer de l’ordinaire, déjà pour l’époque dans laquelle l’histoire se situe, que l’on ne connaît que par les films bien souvent ou pour des œuvres autour de la ségrégation. Ici il est vaguement question de celle-ci, en arrière-plan mais j’ai bien aimé que les inégalités abordées soient principalement celles entre riches et pauvres, et que la stigmatisation qui découle de celle-ci touche aussi bien les jeunes d’un côté que de l’autre. Le personnage de Diane est bien entendu très touchant (j’avais deviné son secret mais cela reste très émouvant) et j’ai bien aimé qu’Evie se cherche. Attirée par ces « bad girls » légèrement plus âgées qui l’ont prises sous leurs ailes mais en même temps prête à faire confiance à Diane avant même de tout savoir d’elle. On sent qu’au fond d’elle, elle n’a pas basculé complètement du « mauvais » côté, si on peut dire vu qu’ici le mauvais côté signifie surtout la liberté des filles. Je me doutais que la fin ne pourrait être complètement positive et joyeuse pour tout le monde, tout en me demandant comment ça allait se finir. Mais pas déçue même si un peu triste. Maintenant je dois chercher comment en faire la promo auprès des élèves.

Tu n’es pas obligée, OVIDIE & DIGLEE

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Tu n’es pas obligée d’Ovidie & Diglee. La ville brûle, 2022. 12 €.

Sur le site de l’éditeur.

Le site de Diglee.

Acheté pour le CDI.

Rapport au corps et aux normes de beauté, rapport à l’autre et aux sexualités, codes de la pornographie… Les injonctions portant sur le corps et la sexualité des filles sont nombreuses. Pour s’en libérer, il s’agit de les reconnaître et d’en prendre conscience. Ce livre s’adresse donc en priorité à toutes celles que la société bombarde d’injonctions contradictoires à propos de leur apparence et de leur sexualité.

Encore une pépite des Editions La ville brûle. Un petit livre documentaire qui déconstruit les nombreuses injonctions qui pèsent sur les filles / femmes réparties en trois parties : celles sur le corps et les normes de beauté, celles qui concernent les rapports aux autres et les sexualités et enfin celles liées à la pornographie. Principalement adressé aux jeunes filles, la lecture de ce petit guide est également à destination des garçons, des parents… pour aider à la construction d’individus dont l’estime de soi ne dépend pas du regard des autres et des « normes » dictées par l’a société et la publicité.

Les Coeurs insolents, OVIDIE, LAINE Audrey

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Les coeurs insolents d’Ovidie et Audrey Lainé. Hachette Marabulles, 2021. 17,95 €.

Sur le site de l’éditeur.

Le compte Instagram d’Ovidie.

Le compte Instagram d’Audrey Lainé et son site internet.

Les coeurs insolents  plonge le lecteur  dans un univers a priori sans vague, celui de la jeunesse  de la classe moyenne et de la France pavillonnaire des années 90. Un monde souvent idéalisé et prétendument sécurisé, sans portable  et sans réseaux sociaux. Mais dans lequel, pourtant la question  du consentement n’était jamais abordée et où la misogynie était  tue. Par des flash-back, Ovidie revisite sans nostalgie sa propre  adolescence, entre exaltation politique, premiers émois mais aussi  violences sexistes et sexuelles.
Ovidie se questionne sur l’évolution de la représentation des corps et la construction de la sexualité au moment de l’ère #MeToo. Devenue mère, elle se demande quel est son rôle dans la transmission mère-fille, auprès de Capucine sa fille adolescente ? Spontanément, elle fait le parallèle avec sa propre adolescence. Des moments tendres et drôles rythment cette aventure mère-fille sans jugement.

J’avais déjà lu Libres, une collaboration d’Ovidie et Diglee et j’ai entendu ou lu à plusieurs reprises Ovidie sur le féminisme, la pornographie ou le harcèlement. Ici, en parallèle des 15 ans de sa fille, elle revient sur son adolescence, dans les années 90, sur sa découverte de la sexualité, du féminisme et du sexisme. Chaque période est associée à une couleur dominante différente qui aide à se repérer entre présent et flash-backs. Je me suis retrouvée dans certains questionnements même si je suis un peu plus jeune et j’ai hâte d’en faire la promo auprès des élèves.

Soleil Amer, HASSAINE Lilia

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Soleil amer de Lilia Hassaine. Gallimard, 2021. 16,90 €.

Sur le site de l’éditeur.

Page Wikipédia de l’auteure.

Acheté pour le CDI.

À la fin des années 50, dans la région de l’Aurès en Algérie, Naja élève seule ses trois filles depuis que son mari Saïd a été recruté pour travailler en France. Quelques années plus tard, devenu ouvrier spécialisé, il parvient à faire venir sa famille en région parisienne. Naja tombe enceinte, mais leurs conditions de vie ne permettent pas au couple d’envisager de garder l’enfant…

Je connais Lilia Hassaine pour ses chroniques dans Quotidien, je n’ai pas encore lu son premier roman L’oeil du paon, mais le résumé de celui-ci m’attirait beaucoup. Alors après qu’une élève en ai parlé au Café Livres, je l’ai acheté pour le CDI, profitant de mon Covid pour le lire. Le dévorer plutôt. L’histoire est très intéressante soulevant les différents problèmes rencontrés par les immigrés puis leurs descendants à commencer par ce regroupement dans des quartiers HLM, d’abord très confortables et modernes, mais peu à peu laissés à l’abandon et se détériorant. Les personnages, notamment les trois filles, sont très différentes mais complémentaires, et l’écriture très belle. Un seul regret, les ellipses alors que parfois j’aurais voulu savoir ce qui arrivaient à certains personnages dans les périodes laissées de côté.

La lanterne de Nyx 2, TAKAHAMA Kan

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La lanterne de Nyx 02 de Kan Takahama. Glénat, 2019. 10,75 €.

Sur le site de l’éditeur.

Acheté pour le CDI.

Miyo, la jeune orpheline aux dons de voyance récemment embauchée dans une boutique de produits d’importation, continue d’en apprendre davantage sur les gens qui l’entourent : son oncle renfrogné, son étrange employeur Momotoshi et les liens qui l’unissent à Kei Oura, l’ancienne plus grande exportatrice de thé de Nagasaki. Mais elle n’est pas encore au bout de ses surprises. Momotoshi a en effet de grands projets tirant parti de la vague de japonisme qui déferle sur l’Europe…

Un deuxième tome qui entre un peu plus dans l’histoire et introduit de nouveaux personnages tout en continuant de développer ceux du premier tome, et leurs relations entre eux. On découvre dde nouveaux styles d’artisanat japonais et on poursuit le mélange culturel avec l’apparition d’une nouvelle intrigue, potentiellement amoureuse. Du coup je suis curieuse de connaître la suite. Et la série n’a que 6 tomes ce qui est envisageable comme achat pour le fonds.

Les Sorcières de Pendle, HALLS Stacey

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Les Sorcières de Pendle de Stacey Halls. Pocket, 2021. 7,95 €.

Sur le site de l’éditeur.

Prêté par ma tante.

Lancashire, 1612. A 17 ans, la jeune châtelaine Fleetwood Shuttleworth a déjà par trois fois perdu un enfant à naître. Déterminé à donner un héritier à son époux, elle redoute amèrement l’issue de sa quatrième grossesse. Lorsqu’elle croise le chemin d’Alice Gray, une jeune sage-femme qui connaît parfaitement les plantes médicinales, Fleetwood voit en elle son dernier espoir. Mais quand s’ouvre un immense procès pour sorcellerie à Pendle, tous les regards se tournent vers Alice, accusée comme tant d’autres femmes érudites, solitaires ou gênantes. Fleetwood fera tout pour arracher, coûte que coûte, sa bienfaitrice à la potence…

Un roman que j’ai offert à ma tante pour son anniversaire, qu’elle a très vite lu avant de me le prêter, et que je le dévore à mon tour. Je savais que je devais pas m’attendre à des histoires de sorcières à proprement parler, ni de fantastique. Au contraire, le roman se déroule dans un contexte historique réel, un procès en sorcellerie qui a eu lieu en 1612. La châtelaine est un personnage qui a existé mais bien évidemment tout ici est romancé. Cependant j’ai très vite accroché à l’univers si misogyne et révoltant sur la situation des femmes à l’époque. Pour avoir lu il y a peu de temps Les Graciées qui aborde la même thématique, j’y ai retrouvé le même mépris des hommes pour l’inconnu féminin, pour ce qui change de l’ordinaire et surtout ce qu’ils ne peuvent expliquer chez des femmes « trop libres » pour l’époque. j’ai beaucoup aimé les petites zones d’ombres qui planent encore à la fin du récit et l’évolution du personnage de Fleetwood qui gagne en force.

Article Wikipédia sur la vraie histoire des sorcières de Pendle.

Sayonara Miniskirt, MAKINO Aoi

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Sayonara Miniskirt d’Aoi Makino. Soleil manga, 2019. 2 tomes. Série en cours.

Sur le site de l’éditeur.

Emprunté à la Bibliothèque de la Cité de la BD d’Angoulême.

Autrefois membre d’un groupe de J-pop, Nina a vécu une agression au couteau lors d’une rencontre avec des fans et ne s’en est jamais remise. Elle décide de retourner au collège mais sous une apparence plus masculine en coupant ses cheveux et en portant l’uniforme des garçons. À la suite d’une vague d’agressions envers les filles, les élèves du collège échangent entre eux sur le sujet.

Un début de série que je voulais lire avant de l’envisager pour le lycée. Après les 2 premiers tomes, je suis partagée. Certains aspects sont intéressants comme la gestion du traumatisme, les questionnements sur la sécurité des femmes et le harcèlement qu’elles peuvent subir (la question des habits notamment) mais le monde des Idoles est quelque chose de très éloigné pour moi et j’ai un peu du mal à me retrouver dans l’environnement décrit. Il va je pense falloir attendre la suite pour que je me fasse une réelle idée.

Blue flag, KAITO

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Blue flag de Kaito. Kurokawa, 2017. 8 tomes. Série finie.

Sur le site de l’éditeur.

Prêté par une élève.

Taichi est dans la même classe que Tôma, un ami d’enfance à qui tout réussit et que Futaba, une fille qu’il a du mal à supporter. Un jour, Futaba se confie à lui et lui avoue qu’elle est amoureuse de Tôma.

Une élève m’a prêté toute la série, complètement sous le charme et transportée par cette histoire. De mon côté, l’enthousiasme a été un pue moins grand même si j’ai apprécié l’évolution des personnages, très bien faite. J’ai eu plus de mal avec le dessin, très « shojo » et certains clichés (même si on en évite de nombreux) comme la traditionnelle sortie en costume. Mais une série intéressante que je vais peut-être envisagée d’acheter pour le CDI.

Beate et Serge Klarsfeld. Un combat contre l’oubli, BRESSON Pascal, DORANGE Sylvain

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Beate et Serge Klarsfeld. Un combat contre l’oubli de Pascal Bresson et Sylvain Orange. La Boîte à Bulles, 2020. 25 €.

Sur le site de l’éditeur.

Les pages Wikipédia de Pascal Bresson, Sylvain Dorange, Beate et Serge Klarsfeld.

Acheté pour le CDI.

« Si les Allemands nous arrêtent, moi, je survivrai parce que je suis fort mais pas vous ». Ces paroles, prononcées en 1943 par son père, assassiné à Auschwitz, Serge Klarsfeld ne les oubliera jamais. Après la guerre, il se marie à Beate, une jeune allemande installée à Paris. Ensemble, ils se font la promesse d’obtenir la mise à l’écart de la vie politique allemande de tous les anciens nazis, puis d’obtenir le jugement et la condamnation des principaux responsables nazis de la déportation, notamment ceux ayant sévi en France. Distribution de tracts, manifestations, tentatives d’enlèvements, la « méthode Klarsfeld » prouve leur obstination à débusquer les anciens criminels de guerre qui vivent paisiblement en toute impunité alors que, durant la guerre, ils occupaient des postes officiels, soit comme gradé nazi avec Lischka, Hagen, ou Barbie soit en tant que collaborateurs français comme Papon, Bousquet ou Touvier…

Une BD issue de la toute dernière commande de l’année et un vraie coup de coeur. Je connaissais les Klarsfeld seulement de nom mais je n’avais jamais eu l’occasion de me plonger plus dans leur histoire et cette bande-dessinée permet cela très bien. Les planches de flash-back sont dans des couleurs passées ou en noir et blanc pour qu’on s’y retrouve dans la chronologie et on s’attache autant à la vie de famille du couple qu’à ses combats, les deux étant complètement liés. Je trouve cette quête de justice et de vérité poignante et on espère, on est déçu avec eux au fur et à mesure de leurs enquêtes. J’espère qu’elle trouvera un écho chez les élèves leur permettant de comprendre les suites de la Seconde Guerre Mondiale, souvent moins traitées en cours que les conséquences immédiates.