Archives de Tag: poésie

Celle qu’il attendait, BEAULIEU Baptiste

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Celle qu’il attendait de Baptiste Beaulieu. Le livre de poche, 2021. 7,90 €.

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Eugénie D. déborde d’imagination et de projets farfelus pour s’isoler d’un monde qui l’effraie. Elle sait les hommes prompts à arracher les ailes des femmes. Joséphin, chauffeur de taxi mutique, est né dans un pays en guerre. Il charrie sa maigreur et sa méfiance des hommes. Pour oublier sa mélancolie, il tourne la terre sous ses mains à l’infini. Leurs vies basculent quand ces deux empotés magnifiques se croisent sur un quai de gare. Une rencontre improbable, une histoire d’amour hors du temps.

Je continue dans ma lecture de l’oeuvre de Baptiste Beaulieu, avec toujours autant de plaisir (même si un peu moins emballée par le précédent lu). Très vite on se retrouve ici, certes dans une histoire d’amour (c’est dans le résumé), mais aussi dans un conte mélancolique et fantaisiste. J’ai par moment eu l’impression de retrouver des bribes de l’univers poétique et singulier de Mathias Malzieu. Les deux personnages sont des écorchés, des abimés, avec tous les deux un passé lourd que l’on va découvrir peu à peu. Et ils vont s’apprivoiser, chacun aidant l’autre à surmonter ses fêlures. Jusqu’à l’événement… A partir du moment où il est mentionné, la tension monte chez le lecteur et le soulagement n’est que de courte durée. Le tout compose une fable sur le temps, l’amour et l’acceptation de soi, tout en douceur. La lecture dont j’avais besoin après la précédente, plutôt rude et pendant ces fêtes de Noël.

Signé poète X, ACEVEDO Elizabeth

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Signé poète X d’Elizabeth Acevedo. Traduite par Clémentine Beauvais. Nathan, 2019. 16,95 €.

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Harlem. Xiomara a 15 ans et un corps qui prend plus de place que sa voix : bonnet D et hanches chaloupées. Contre la rumeur, les insultes ou les gestes déplacés, elle laisse parler ses poings. Étouffée par les préceptes de sa mère (pas de petit ami, pas de sorties, pas de vagues), elle se révolte en silence. Personne n’est là pour entendre sa colère et ses désirs. La seule chose qui l’apaise, c’est écrire, écrire et encore écrire. Tout ce qu’elle aimerait dire. Transformer en poèmes-lames toutes ses pensées coupantes. Jusqu’au jour où un club de slam se crée dans son lycée. L’occasion pour Xiomara, enfin, de trouver sa voix.

Un nouveau roman en vers qui attendait dans ma PAL depuis quelques temps que j’ai lu en 2 soirs et que j’ai beaucoup aimé. Un petit bémol, certains traits des personnages sont, je trouve, un peu caricaturaux (la mère immigrée ultra croyante, le frère sensible, le père absent…). Mais sinon la façon d’écrire et les textes sont très beaux, parfois coup de poing et puissants mais toujours justes. Une belle lecture.

Toffee et moi, CROSSAN Sarah

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Toffee et moi de Sarah Crossan. Rageot, 2020. 15,90 €.

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Acheté pour le CDI.

Allison s’est enfuie de chez elle. Elle n’a nulle part où aller. Un peu par hasard, elle trouve refuge chez Marla, une femme qui pense la reconnaître et qui pourtant l’appelle « Toffee ».  Allison cherche à oublier, Marla veut se souvenir. Alors, le temps de trouver un nouveau toit, de guérir de ses blessures, la jeune femme accepte d’être Toffee. Et en dépit du mensonge, une amitié tendre et fragile naît entre les deux femmes. Peu à peu, la chaleur d’un foyer, d’une famille choisie, renaît.

Depuis longtemps en attente dans ma pile à lire, le dernier Sarah Crossan (après les bouleversants Inséparables et Moon Brothers). J’aime décidément beaucoup les romans en vers, et là encore la traduction de Clémentine Beauvais joue beaucoup, ainsi que le sujet. Moins original que les précédents mais toujours aussi touchant entre problème social (ici la maltraitante et la démence sénile) et sentiments. Un format toujours rapide à lire, mais néanmoins riche et complet. Il m’en reste un dans la pile, pour très vite je pense.

Long way down, REYNOLDS Jason

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Long way down de Jason Reynolds. Milan, 2019. 15,90 €.

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Acheté pour le CDI.

Quand quelqu’un est tué dans le quartier de Will, il faut respecter les trois Lois :
1) Ne pas pleurer.
2) Ne pas balancer.
3) Se venger.
Et Shawn, le frère de Will, vient d’être assassiné. Alors qu’il décide de respecter les lois, dans l’ascenseur qui met 60 secondes à descendre les 7 étages qui le sépare de la vengeance, Will échange avec des fantômes bavards.

Acheté en fin d’année scolaire dernière je n’avais pas encore pris le temps de lire ce roman. Il s’agit du troisième roman en vers que je lis après Songe à la douceur de Clémentine Beauvais et Inséparables de Sarah Crossan, et c’est toujours une lecture agréable. Ici, la forme et le fond rende l’histoire très percutante. C’est une lecture coup de poing, à lire d’une traite, d’un souffle. Une partie par étage, une rencontre par partie dans une atmosphère claustrophobe (ascenseur) et enfumée. La fin ouvre la réflexion et donne envie d’échanger avec d’autres lecteurs car plusieurs interprétations sont possibles. Une très belle découverte. Le prochain roman en vers est déjà acheté pour le CDI : Signé poète X d’Elizabeth Acevedo, lui-aussi traduit apr Clémentine Beauvais.

Songe à la douceur, BEAUVAIS Clémentine

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Songe à la douceur de Clémentine Beauvais. Editions Sarbacane, 2016. 15,50 €. Collection X’.

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Acheté pour le CDI cette année.

Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il… aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ?

Un roman dont j’ai lu beaucoup de bien et qui piquait ma curiosité depuis sa sortie car je n’ai jamais lu de roman en vers (il me semble). J’ai fini par faire le choix de l’acheter avec les derniers sous du budget de l’année pour enfin me faire une idée par moi-même. Je ne connaissais de l’histoire d’Eugène Onéguine dont le roman s’inspire, que l’adaptation en film (Martha Fiennes, 1999) dont je n’avais pas énormément de souvenirs. Et donc, au final, j’ai beaucoup aimé ! La structure en vers est très originale et permet une construction vraiment différente du roman à commencer graphiquement sur la page. Ca permet de jouer avec la mise en page, parfois de façon très bien trouvée. Ensuite on a l’impression de lire un long poème mais pas non plus rébarbatif car avec du vocabulaire de nos jours et une histoire bien ancrée dans notre présent (présence de mails, de sms…). On ressent une véritable évolution des personnages principaux entre les deux périodes. Il s’agit d’une histoire d’amour certes, mais plutôt une histoire d’amour inachevée, presque inexistante finalement, mais qui ne nous laisse pas plein d’amertume à la fin pour autant.

J’ai maintenant hâte de le mettre à disposition et d’avoir des retours d’élèves.

Clémentine Beauvais sur Songe à la douceur :