Archives de Tag: exil

Le Grand voyage d’Alice, TALMASSE Gaspard

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Le Grand voyage d’Alice de Gaspard Talmasse. La Boîte à Bulles, 2021. 23 €.

Sur le site de l’éditeur.

La gare Wikipédia de l’auteur.

Emprunté à la Bibliothèque de la Cité de la BD d’Angoulême.

Gitarama, 1994, dans la province du Sud au Rwanda. Alice, 5 ans, vit une enfance paisible auprès de ses parents et ses petites soeurs. Sa vie va basculer lorsque le génocide des Tutsis éclate et qu’elle se retrouve ensuite contrainte de quitter son village avec les siens. Avec sa famille de Hutus, il lui faudra fuir devant l’avancée des troupes du FPR sur les routes brûlantes de la République démocratique du Congo – le Zaïre, à l’époque. C’est dans ce climat qu’elle grandira, au milieu de camps de réfugiés, retrouvant parfois une vie presque normale avant de nouvelles attaques, une nouvelle fuite et la mort qui rôde, toujours…  
Si au début de son exil, la jeune enfant part avec toute sa famille, c’est accompagnée de sa seule soeur Adeline qu’elle terminera son périple, à l’ouest du Zaïre, ignorant si ses parents sont encore en vie. Elle finira par se retrouver isolée et par être rapatriée au Rwanda en novembre 1997…

Le dessinateur raconte ici l’histoire de sa femme. J’ai beaucoup aimé que le récit se fasse à hauteur d’enfant, qu’il manque des informations, que le temps s’écoule sans repères. Que certains éléments horribles ne soient pas montrés n’empêchent pas les émotions. Je n’étais pas familière des « contre-massacres » qui ont suivis celui le génocide des Tutsis au Rwanda et qui a également contraint à l’exil des Hutus dont la famille d’Alice qui n’a rien à voir avec les génocidaires mais doit fuir devant l’avancée du FPR. Heureusement des cartes indiquent le chemin parcouru au début de chaque partie pour aider à se représenter les distances quand, comme moi, on ne maîtrise pas complètement la géographie de la région. Le dessin est très beau, tout en délicatesse, ce qui souligne encore plus l’horreur des événements. La postface avec le témoignage complémentaire de la mère d’Alice apporte un éclairage supplémentaire bienvenu.

Replay. Mémoires d’une famille, MECHNER Jordan

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Replay. Mémoires d’une famille de Jordan Mechner. Delcourt, 2023. 29,95 €.

Sur le site de l’éditeur.

Sur le site de l’auteur et sa page Wikipédia.

Annexes de Replay, pour en savoir plus.

Acheté pour le CDI.

Franzi, 7 ans, est séparé de ses parents et devient réfugié dans la France occupée de 1940. Son père, autrichien menacé par le nazisme, a vécu la Première Guerre, connu le Front russe et doit fuir son pays pour l’Amérique. 80 ans plus tard, le fils de Franzi, Jordan Mechner, raconte leurs histoires grâce aux carnets tenus par chacun d’entre eux et y mêle son expatriation professionnelle des États-Unis en France.

Ne jouant pas aux jeux vidéos, le nom de Jordan Mechner m’était totalement inconnu, ayant croisé ce titre lors de ma veille sur les sites d’éditeurs. Forcément le sujet de l’histoire familiale avec le récit des exils successifs de ces trois générations m’a interpellé et je ne regrette pas mon achat, même si la bande-dessinée aura sûrement du mal à trouver son public dans mon fonds. C’est dommage car c’est intéressant à plus d’un niveau : les histoires personnelles et familiales d’abord, puis l’Histoire avec la Seconde Guerre Mondiale en fond et enfin le travail de conservation de la mémoire fait par Jordan à partir du récit autobiographique de son grand-père. J’ai bien aimé le dessin et le choix des tons monochromes avec une seule couleur associée à une époque, même si parfois celles-ci s’entrecroisent rapidement ce qui peut parfois perdre le lecteur entre les allers et retours dans les différentes époques.

La Commode aux tiroirs de couleurs, RUIZ Olivia

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La commode aux tiroirs de couleurs d’Olivia Ruiz. Le livre de poche, 2020. 7,40 €.

Sur le site de l’éditeur.

Page Wikipédia et compte Instagram de l’auteure.

Acheté pour le CDI.

À la mort de Rita, surnommée « l’Abuela », sa petite-fille hérite de l’intrigante commode qui avait jadis nourri toute sa curiosité et son imagination enfantines. Le temps d’une nuit, ouvrant ses dix tiroirs, elle découvre les secrets qui ont scellé le destin de plusieurs générations de femmes, entre l’Espagne et la France, de la dictature franquiste à nos jours.

Le premier roman d’Olivia Ruiz que je découvre plus de 2 ans après sa première parution en l’achetant pour le CDI. J’ai beaucoup aimé me laisser emporter par les histoires de ces générations de femmes. Mais l’écriture est plutôt simple et parfois trop rapide. Certains événements historiques ou familiaux sont rapidement traités alors que d’autres sont plus détaillés, mais pas toujours ceux sur lesquels on aurait aimé s’attarder. La fin également est un peu rapide et l’épilogue bizarre sans réel lien avec le reste. Malgré cela une découverte plaisante et une lecture rapide.

Americanah, ADICHIE Chimamanda Ngozi

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Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie. Gallimard, 2014. 9,20 €.

Sur le site de l’éditeur.

Page Wikipédia et site de l’auteure.

Fonds du CDI.

Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu’on change de pays, et lorsque la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ?

Voilà une lecture qui a été très compliquée… J’ai acheté le roman pour le CDI il y a quelques temps après en avoir lu beaucoup de bien. Il n’a jamais été emprunté et est dans ma pile à lire depuis longtemps pour trouver comment en faire la promo auprès des élèves. Et je l’ai enfin commencé mi-octobre pendant les dernières vacances… pour le finir tout juste après 9 semaines de lecture. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dedans, ne m’attachant pas vraiment aux personnages et n’ayant pas vraiment d’intérêt dans leurs histoires. Peut-être un trop grand décalage avec l’héroïne dont les préoccupations, bien que très justes et pertinentes, ne sont pas les miennes. La difficulté ne vient pas de la trame, même si la construction peut être dérangeante, mais vraiment de l’identification. Rien ne m’a transporté et rien ne m’accrochait vraiment pour me forcer à continuer la lecture. Du coup ça va être compliqué pour moi d’en faire la promo… Déçue de ne pas avoir été emportée après en avoir lu beaucoup de bien.