Bobigny 1972, BARDIAUX-VAÏENTE Marie, MAUREL Carole

Bobigny 1972 de Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel. Glénat, 2024. 25 €.

Sur le site de l’éditeur.

Pages Wikipédia de la scénariste et de l’illustratrice.

Acheté pour le CDI.

En 1972, Marie-Claire Chevalier, enceinte à la suite d’un viol, est dénoncée pour avortement clandestin par son propre agresseur. L’avortement est encore, à cette époque pas si lointaine, un délit passible d’une très forte amende et même d’incarcération. Sa mère qui a tout mis en œuvre pour lui venir en aide, ainsi que des femmes ayant pris part aux événements, comparaissent elles aussi devant la justice, pour complicité. Cette affaire dramatique tristement banale devient l’un des grands procès historiques par le concours de Gisèle Halimi, avocate de toutes les grandes causes féministes et antiracistes. Elle s’empare de l’histoire de Marie-Claire et de sa mère, pour créer un électrochoc médiatique, public et sociétal. Elle ne défend plus une jeune femme « coupable » d’avortement, elle attaque les lois et politiques anti-abortives qui sévissent en France. Forte du soutien de grandes stars françaises, actrices, intellectuelles, journalistes mais aussi personnalités politiques, Maître Halimi a pour objectif de provoquer une jurisprudence dont le tribunal de Bobigny devient le théâtre.

Cette bande-dessinée reprend le procès avec des flashbacks sur les événements subis par Marie-Claire mais aussi des éléments de l’enfance de Gisèle Halimi. C’est intéressant d’avoir les témoignages pendant le procès et même certaines réactions des juges (notamment par-rapport aux articles de presse). J’aurais peut-être juste aimé deux ou trois pages documentaires notamment sur les différents mouvements, associations ou actions menées entre ce procès et l’adoption de la loi Veil.

Article Wikipédia sur le procès.

https://www.francetvinfo.fr/culture/bd/bobigny-1972-un-roman-graphique-engage-retrace-le-proces-qui-a-ouvert-la-voie-a-la-legalisation-de-l-avortement_6298974.html

Juste avant que, RICHOUX Joanne

Juste avant que de Joanne Richoux. Thierry Magnier, 2024. Collection L’Ardeur. 13,90 €. 

Sur le site de l’éditeur.

La page Wikipédia de l’autrice.

Acheté pour le CDI.

Comme plusieurs soirs par semaine, ils se retrouvent dans sa chambre après le lycée. Dehors des explosions, des sirènes, des cris… La tension sociale qui bout depuis des années serait-elle sur le point d’exploser ? Dans la chambre éclairée par les gyrophares, plus de réseau ni d’internet, les ampoules sautent et l’angoisse monte. Le désir aussi.

Un court roman de la collection l’Ardeur, le plus récent pour l’instant, que j’ai lu rapidement en 2 soirs. L’écriture de Joanne Richoux est belle, parfois abrupte, mais toujours efficace. L’histoire est condensée avec quelques flashbacks sur comment le monde en est arrivé là, sachant qu’on est dans une dystopie très très proche même si aucune date n’est donnée. L’amitié entre les deux personnages est elle aussi esquissée à coup de flashbacks rapides. Comme si avec l’urgence de la situation, tout était urgent. Peut-être parfois un peu trop. On a à peine le temps de s’attacher aux personnages et à leurs histoires avant que le roman soit fini, ce qui peut être déroutant. Les scènes érotiques (qui sont l’un des partis pris de la collection) sont là plus rares que dans d’autres titres, mais très belles et justes comme toujours. En conclusion un roman très court, bien écrit mais qui me laisse sur ma faim justement à cause de toute ça.

L’Homme qui n’aimait plus les chats, AUPY Isabelle

L’Homme qui n’aimait plus les chats d’Isabelle Aupy. Folio, 2023. 7,40 €.

Sur le site de l’éditeur.

Fonds du CDI. Sélection du Prix Folio des lycéens 2023-2024.

Sur une île au large du continent, les habitants vivent au gré de la mer, du vent, et des chats qui, depuis toujours, vont et viennent comme bon leur semble. Un jour, les félins disparaissent sans explication. L’administration du continent en achemine alors de nouveaux, d’un genre un peu particulier… Si certains villageois acceptent cette cohabitation inattendue, d’autres se rebellent.

Un court roman qui frôle avec l’absurde et le conte philosophique pour nous amener à réfléchir sur la liberté et la manipulation dont on pourrait être victime dans une société totalitaire voulant contrôler les esprits des gens en les poussant à croire à ce qu’on leur dit sans réfléchir.

Les Lésions dangereuses, GRANGE Camille, MANKA Mathilde

Les Lésions dangereuses. Enquête sur l’endométriose de Camille Grange et Mathilde Manka. Flush, 2022. 20 €.

Sur le site de l’éditeur.

Acheté pour le CDI.

BD documentaire restituant une investigation de plusieurs années au sein de l’écosystème de l’endométriose. Camille Grange, journaliste, raconte avec simplicité et stupéfaction ses découvertes auprès de médecins, d’associations, de chercheurs, d’entreprises pharmaceutiques, d’institutions et surtout de patientes. Epaulée par l’illustratrice belge Mathilde Manka, elle démystifie la maladie et nomme ses enjeux avec rigueur, pédagogie, causticité et poésie. Un état des lieux sans concession sur la prise en charge de l’endométriose en France.

Un BD très complète sur l’histoire de la découverte de l’endométriose, l’état des recherches actuelles et des traitements proposés aux femmes qui en souffrent. Beaucoup de témoignages de malades et d’interviews de professionnels, très riches mais du coup parfois le contenu est un peu brouillon. Les dessins sont sympathiques mais un petit bémol sur l’écriture parfois peu lisible. Mais sinon une très bon documentaire, très complet.

Si belle, Sybille, LALANDE Valentine

Si belle, Sybille de Valentine Lalande. Hugo new way, 2020. 17 €.

Sur le site de l’éditeur.

Fonds du CDI.

Sybille se trouve moche, fade, inintéressante. Elle rase les murs du lycée pour ne pas se faire remarquer. Chaque jour, elle tente de sourire à son reflet dans le miroir, mais lorsque sonne sa première heure de cours, elle remet son masque d’adolescente solitaire ignorée par ses camarades. En secret, elle observe Soren, le type du dernier rang qui passe ses journées à griffonner sur un carnet. Lorsque leur professeur de Littérature les soumet à un exercice d’écriture en binôme, elle espère bien tomber sur celui qui l’envoûte depuis le collège. Malheureusement, le sort en décide autrement. Et c’est la pétillante Sofia, sa meilleure amie aussi généreuse en formes que de caractère, qui tombe sur Soren. La banale Sybille se retrouve à devoir travailler avec Samuel, qui décroche de loin la palme du pire crétin de la classe. Arrogant, imbu de lui-même et redoublant pour la deuxième fois… L’exercice littéraire risque de ne pas être une partie de plaisir. À moins que… Et si Samuel l’aidait à prendre confiance en elle et à faire craquer le mystérieux Soren ?

Une romance originale et plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord car plein de sujets sont abordés, de façon directe ou simplement en fond. Les personnages sont intéressants même si certains rebondissements sont un peu gros.